Il faut que je vous dise...
Je suis un vieil adepte des méthodes douces appliquées aux cultures ; j'ai eu le bonheur, dans les années 50, de travailler avec Jean Boucher, père de l'Agriculture Biologique en France, lequel m'a initié à la biologie des sols ainsi qu'aux techniques et méthodes permettant de maintenir et développer leur fertilité.
L'utilisation des composts sur les terres à cultiver ou sur les cultures en place, est la technique de base incontournable dans la pratique des méthodes de culture biologiques.
Je suis donc un adepte du compostage de tous les débris végétaux qui sont à ma disposition et en premier lieu des feuilles mortes de chênes blancs et des coupes d'herbe de mon "pré".
Vous allez me dire que ces deux sources de végétaux ne coulent pas à la même époque et ne peuvent donc pas être compostées de concert. Je vous répondrais alors que mon fameux pré est bordé de haies où trônent des chênes séculaires au feuillage généreux. Le vent et les pluies d'automne et d'hiver font chuter et dispersent les feuilles mortes sur l'herbe. Je laisse faire la nature : les premières feuilles tombées sont ramollies par l'eau et entrent en contact avec le sol aidées en cela par les vers de terre, lesquels les aspirent dans leurs galeries. Les autres sont prises dans les filets des graminées et attendent le gel, la neige pour biologiquement évoluer.
Fin d'hiver, dès que l'herbe est suffisamment développée, j'effectue un premier passage de tondeuse en position haute. Je coupe et aspire alors les herbes en pleine sève ainsi que des feuilles mortes plus ou moins nombreuses. Je dispose là d'une matière première de très bonne qualité biologique, suffisamment humide et riche en divers composants, permettant un démarrage rapide de la fermentation après mise en tas : le compostage est en route et va nécessiter des recoupes du tas pour des aérations successives...
Au début de novembre 2010, quel ne fut pas ma surprise de voir, sur un compost de deux ans, surgir jour après jour à la périphérie du tas, un, puis cinq, puis quinze, etc... Tricholomes Pieds bleus dont j'ai pris quelques photos ci dessus. Nous en avons récolté ( "au couteau" ) jusqu'aux alentours du 15 mars 2011 !
Fort de cette expérience, j'ai "ensemencé" les compost plus jeunes en disposant des vieux chapeaux de Pieds bleus non comestibles, à une dizaine de profondeur à la périphérie des tas. J'espère voir, à partir des spores du champignon, se développer le mycélium qui devrait envahir la bio-masse et donner, à la fin de l'automne prochain une bonne récolte de ce succulent champignon, qui se moque du gel et de la neige !
The Ted "benaise" !...
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